18-20 janvier 2007    Paris 8-CNRS-ENS
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Appel à communications

 

Depuis la "révolution davidsonienne" en sémantique, on admet qu’une théorie adéquate du sens doit faire référence aux événements. Plus récemment, il a été suggéré qu’une théorie du sens doit aussi faire référence aux relations causales entre les événements, ou aux actions ou propriétés qui causent les événements : à savoir les « forces ». (Nous préférons l’emploi du mot « force » au mot « cause » parce que ce premier ne présuppose pas qu'elle soit suivie d'effet.) La notion de force semble utile dans plusieurs domaines linguistiques distincts mais liés.

Le premier domaine est la structure argumentale du verbe et de la voix, des causatifs, des applicatifs et des inaccusatifs. Nette dans les lectures 'à stimulus' de causatifs psychologiques (Jean/l'orage a surpris Marie) et dans les nominalisations d'événements à possesseur agent (The teacher's/Pique's separation of Mary and Sue), la distinction agent/causateur a été généralement reliée à l'animé, mais l'intentionnalité, entendue comme la capacité à contrôler le cours des événements pourrait être plus pertinente. La disponibilité de structures inaccusatives pour les verbes intransitifs a été mise en relation avec la notion de 'causation interne', dans laquelle la constitution interne d'une entité est telle que l'action verbale se produit inexorablement; il serait intéressant d'examiner cette idée à la lumière des théories des mondes d'inertie. Et les notions de causation paraissent également pertinentes pour la compréhension des constructions à verbes sériels.

Le deuxième domaine est l'aspect. Les formes ou lectures atéliques/imperfectives de syntagmes verbaux téliques expriment une interruption du cours naturel des événements calculé à partir des sens lexicaux des prédicats concernés. On a observé que la perfectivité interagit avec l'animation, impliquant peut-être là encore l'inertie et le contrôle – par exemple, les imperfectifs des verbes de permission sont possibles en grec et en italien avec des permetteurs animés mais pas avec des animés. Les formes verbales qui expriment des actions hors de contrôle, des actions ratées ou réussies ont été étudiées dans les langues austronésiennes et salish. Aborder l'aspect en prenant en compte les forces pourrait aider à comprendre comment ces formes interagissent avec l'aspect.

Le troisième domaine est la modalité. Par exemple, les mondes d'inertie peuvent être envisagés comme des mondes dans lesquel n'interviennent pas de forces externes dans une certaine chaîne causale d'événements. Une force proprement dite pourrait être considérée comme une impulsion vers un ensemble idéal de mondes, de sorte que toute modalité qui pourrait être décrite en termes de source ordonnante, pourrait l'être aussi en termes de forces. Les évidentiels, ainsi que les modalités de loi naturelle, de disposition et d'aptitude, traditionnellement toutes plus résistantes à des analyses en termes de mondes possibles pourraient voir leur traitement amélioré en envisageant comment représenter les forces.

Le quatrième centre d'intérêt est celui des relations causales dans le domaine des phrases complexes et l'étude des types de construction et des moyens morphosyntaxiques d'exprimer ces relations (ordre des propositions, particules conjonctives, prépositions, marqueurs pragmatiques, etc.). Les relations entre un événement antécédent et un événement consécutif peuvent être exprimées de diverses manières, comme des événements séquentiels basés sur l'ordre logique de l'implication (cause-conséquence) ou dans un ordre non séquentiel (conséquence-cause) basé sur des relations inférentielles ou épistémiques. Ces constructions ont souvent des fonctions argumentatives et discursives différentes et reflètent des types différents de hiérarchie syntaxique.

Ces quatre thèmes se recoupent sur de nombreux points, mais comme ils ressortissent à différentes parties de la structure syntagmatique, il est rare que les quatre soient discutés conjointement. Nous aimerions remédier à cette situation en réunissant des chercheurs intéressés par la questionde savoir comment les forces et les relations causales sont représentées dans les structures grammaticales. Conscients de ce que les linguistes ne sont pas les seuls intéressés par ces questions, nous accueillerons très volontiers des contributions venant de la psychologie, de la philosophie et du TAL; l'atelier sera structuré de manière à maximiser les échanges interdisciplinaires.


La réunion est envisagée comme hybride entre un atelier et une conférence, avec un nombre relativement élevé de conférenciers invités, dix à douze exposés non invités et une importante session de posters.


Nous sollicitons des contributions pour les conférences non-invitées et pour les posters, portants sur les sujets suivants, ou sur des thèmes connexes:


Des résumés sont sollicités pour des exposés de 20 minutes (suivis de 10 minutes de discussion), ainsi que pour la session de posters. Les soumissions sont limitées à un résumé individuel et un résumé collectif par auteur. Les résumés peuvent être en français ou en anglais.

Les résumés doivent être anonymes et limités à deux pages (avec des marges de 2,5 cm de tous les côtés et une police de 11 points). Toute police non standard devra être incluse dans un fichier PDF.


Nous préférons vivement les soumissions par courriel, envoyé à

Veuillez envoyer le résumé en fichier joint, en inscrivant ABSTRACT dans la zone "sujet" et fournir dans le corps du message les informations suivantes :